Le bonhomme
nom : Pacou
prénom : Francois
âge : 48 ans
spots favoris: Parlementia
atelier de shape: Wave’s
date de création de l’atelier: 1982
nombre de planches shapées ( tout confondu): Pfiou!!!
plus belle réussite: Avoir amener les planches compactes au windsurf
et le sandwich au surf
plus grand échec: Mauvais choix de sous-traitant pour les planches
de série en Windsurf
Francois en apparté
Quelques questions sur le windsurf:
On entend parler de ton retour sur le devant de la scène
windsurf, pourquoi
avoir délaissé le windsurf pendant tant d’années?
FP: Je ne l’ai pas complètement abandonné pendant toutes
ces années mais je suis plutôt resté en veille.
J’ai pris un gros coup derrière les oreilles dû à un choix
néfaste de sous traitant pour mes séries de windsurf en 1999,
ce qui m’a considérablement assis car j’ai assumé tout seul les
retours garantie, allant même jusqu’à remplacer certains flotteurs
par des customs, quand il a s’agit de redémarrer l’année
suivante, les shops étaient aux abonnés absents. En parallèle
je développais avec Laurent Debove, Laurent Remondini et les profs du
lycée technique de Vaucanson, une machine à shaper qui demandait
beaucoup d’investissements de tout ordre.
D’un commun accord, mon rider fétiche Yann Sorlut est allée
chercher un nouveau sponsor car financièrement j’étais exsangue.
Tout ça a fait que je me suis mis un peu à l’écart,
histoire de me ressourcer. Puis le Kite est arrivé avec un nouvel élan
et surtout une nouvelle motivation pour essayer d’apporter ma pierre à
l’édifice et plein d’idées nouvelles, c’est toujours très
excitant de partir d’une feuille blanche avec comme seul bagage ton expérience.
Je tiens à remercier très chaleureusement mes fidèles amis
qui se reconnaîtront car ils sont toujours présents et m’ont
bien motivé pour ce retour.
Beaucoup de shapers se sont tournés vers le kite lorsque celui ci
à commencer à percer, c’était un nouveau challenge plus
motivant que le windsurf ?
FP: Pour ma part le Kite a été une source de
renouvellement motivée aussi par la rencontre de Christophe Roussin provoquée
par Zinou (Zinou si tu nous regardes !).
Ma machine à commande numérique a été un atout majeur
pour arriver d’entrée de jeu avec des shapes performants en petite
série, l’investissement pour jouer un rôle de premier plan
sur le marché était à ma portée, tout ça
a fait naître une nouvelle envie de me battre.
Francois , tu as été précurseur des shapes modernes
de vagues ( fish ) quel est ton regard sur l’évolution des planches de
serie actuellement présentes sur le marché?
FP: Une très grands partie des planches actuellement
sur le marché descendent en droite ligne du concept compact initié
par mes fishs et autre délire comme le squale. D’un coup on a cessé
de réfléchir uniquement en longueur et volume mais plus en surface
utile. Cela donne des planches qui sont plus souvent sur l’eau pour un
maxi plaisir et une plus grande plage d’utilisation. En d’autres temps
il y avait eu aussi un essai non transformé avec les SPOON, les shapes
étaient un peu trop extrêmes au point de vue look et l’ensemble
gréement/planche pas idéalement accordé, ce qui n’est
plus le cas. Je reste toutefois un peu critique sur les derniers 4 ans, des
gammes mégalos avec lesquelles les utilisateurs se perdent, faut-il cela
pour afficher sa bonne santé ou est ce un réel besoin ?
Le marché ne réfléchit pas beaucoup, il réagit en
parts à conquérir, fonce dès qu’un créneau
s’ouvre et souvent sans discernement, il faut de la nouveauté à
tout prix chaque année, c’est pour ma part du foutage de gueule.
C’est la lessive qui lave plus blanc que blanc année après
année pour faire des générations de frustrés dès
leur achat consommé.
On voit des abérrations, des concepts poussés à l’extrême,
présentés comme indispensables, cela pousse aussi la presse à
aller dans le sens indiqué, presse qui perds son rôle pour celui
de faire valoir et devient un élément allié de stratégie
marketing. Notre sport n’a pas besoin de coup de barres violent d’un
côté ou de l’autre, il faut de la sagesse sur un marché
fragile et que chacun ait sa place.
L’option de Bic est intéressante, faire appel à plusieurs
shapers pour des programmes ciblés. Bic/Tiga peut mettre en application
série les développements aboutis et adaptés des shapers,
chacun est à sa juste place, le shaper est le créateur de haute
couture et Bic/Tiga la maison de prêt-à-porter.
Peut on s’attendre a des innovations majeures issues de l’atelier wave’s
pour ton retour au windsurf ?
FP: Le custom a le rôle d’indicateur de tendance et a
le devoir d’innovation, c’est le haut de la pyramide, j’ai dans
les cartons des planches que je veux explorer plus avant, des concepts de carène
et de formes, il n’est pas question de laisser la part trop belle au kite
dans le petit temps et les vagues.J’ai aussi une idée énorme,
bien loin du shape traditionnel et qui pourrait bien ramener le windsurf aux
avants postes des sports familiaux, mais c’est quelque chose que je ne
lancerai pas seul. Pour moi les ateliers de shape devraient être le ferment
de ce sport et être protégés de manière à
ce que les concepts redescendent vers la base pour la consolider. Quand je vois
des ateliers proposer des flotteurs faits à la main moins chers que les
flotteurs de série, je trouve cela choquant et révélateurs
de la perte des valeurs des choses. Notre milieu a généré
ça. On ne demande pas à un luthier d’être moins cher
qu’une guitare japonaise, on rentre dans son atelier avec les yeux qui
brillent .
Vas tu relancer la marque de serie wave’s ou juste proposer des customs?
FP: Ca fait tellement de bien quand tu arrêtes les
coups sur la tête que je ne suis pas prêt d’en reprendre ou
alors pas seul, à deux ça fait deux ça partage.
Quelques questions sur le kitesurf:
Avec ton expérience dans les shapes de surf, peut on entrevoir
un surf spécifique kite en série pour 2006?
FP: Oui il y a déjà des shapes mais en custom uniquement
dans la plus pure tradition surf glass et décoré, bien sûr
la stratification sera spécifiquement renforcée. Je trouve la
pratique du Wave Kite très proche du vrai surf dans le geste tout comme
dans l’approche, c’est pour cela que je propose aux riders des planches
de type surf et dans le shape et dans la fabrication.
J’utilise pour cela de tous nouveaux pains de mousse aux caractéristiques
mécaniques nettement supérieures aux habituelles mousses. Pour
répondre exactement à ta question, il n’y aura pas en 2006
de surf moulé dédié au wave kite. Tu peux visualiser ces
planches en 3D sur mon blog http://waves.over-blog.com
Quelle est ta vision sur le développement actuel de la tendance wake
à travers l’utilisation de slider, et comptes tu proposer des planches
dédiées?
FP: C’est une tendance qui ne demande pas à mon
sens de développement particulier sauf dans les pansements waterproof
.Je pense qu’il faudrait vraiment calquer la discipline sur le street skate,
c’est à dire board sans straps pour vraiment retrouver les techniques
de holly alors là oui, on pourrait faire des planches spécifiques
mais ce serait marginal comme la pratique.Je pense que le kite à d’autres
chats à fouetter.
Le record de Finian l’an passé a donné un nouveau souffle
à la discipline non seulement en windsurf, mais également en kite.
Quelle est ta vision sur cette discipline extrême et comment s’axe ton
travail de R&D ? Quelles formes ( symétrique/ asymétrique,
TT / directionnelle, galette / volume) et avec quel coureur?
FP: Je travaille sur plusieurs axes en volume et en galette selon
les axes de navigation. Les planches en volume sont usinées dans un pain
de mousse surf et les autres en fibre pleine. Les planches sont asymétriques,
j’ai travaillé sur des ailerons réglables en pincement. Je
pense que le speed en kite passera par une position de navigation plus à
plat du flotteur, la carène est trop utilisée comme plan anti-dérive
il faut y substituer d’autres appendices , il y a bcp de développement
à faire, il faut du temps, du temps et bcp de protos.
Nous avons travaillé jusqu’à présent avec Cyril Pimont,
mais je ne suis pas certain de pouvoir assumer cette surcharge de travail. Cyril
a le potentiel pour aller très vite et il mérite qu’on lui
apporte toute l’attention possible
la dernière création de Francois Pacou
Si vous souhaitez joindre Francois Pacou:
Wave’s
9bis rue Luis Mariano
64200 Biarritz
France
Tél: +33 (0)5.59.23.75.95
Fax: +33 (0)5.59.23.01.05
Web: www.waves.fr
Blog: http://waves.over-blog.com
Email: waves@waves.fr