La PWA "achete" des titres mondiaux à l'ISAF, qu'elle decerne ensuite a l'issue d'une saison de competition.
Tout le sujet est là.
Quelle est la réelle valeur de ce "titre" ISAF pour un coureur?
Je veux dire, si demain une autre orga (IWT ou autre) décide de décerner un titre mondial, en quoi n'est-il pas tout autant reconnu? Qu'est-ce que ça va changer pour les coureurs? (je précise que je ne suis pas familier avec le monde du sport pro et je me doute que ça peut paraitre evident pour certain et illogique pour d'autres..)
Si ce titre ISAF a réellement une valeur, pourquoi n'y a-t-il aucune concurrence à la PWA (si c'est une société et non une institution)?
Pourquoi personne d'autre n'essaie d'acheter ce titre et de le décerner - en mettant les moyens avec un projet plus cohérent pour l'obtenir au détriment de la PWA? Si la PWA en vit mais que son projet n'est pas optimisé, personne ne peut-il faire mieux avec un projet viable? L'effort ne vaut-il pas le coup?
Pourquoi l'ISAF ne reprend pas les choses en main et n'organise-t-elle pas elle même le tour pour décerner le titre? Si elle décide de ne pas vendre le titre à la PWA, alors les coureurs iront courir sur son championnat, non?
Comment est négocié le prix du "titre" vendu par l'ISAF? Quand est-il réévalué? Qu'en serait-il si l'ISAF refusait de vendre ces titres lorsque le projet d'épreuves n'est pas viable (puisque cela nuit au titre et le dévalue à priori). On pourrait imaginer que telle année, la PWA n'obtient que le "titre" de Slalom car le projet de tour "vague" n'est pas assez étoffé. Il n'y aurait alors pas de titre "vague" cette année là, ou bien il serait vendu au concurrent présentant un meilleur projet global (l'IWT par exemple s'il candidatait), quitte à ce que les modalités d'organisation soient différentes selon l'organisateur (budget, logement, etc...).
N'y-a-t-il pas une notion d'HABITUDE qui donne à la PWA un "statut", un privilège sur l'achat des titres, et aux coureurs aucune envie de s'engager pour faire radicalement évoluer les choses. Certes, ce comportement impliquerait de sortir d'une certaine zone de confort mais l'augmentation de valeur est peut être la clé pour attirer du monde, des sponsors importants, et donc une forme de stabilité. Cela dit, rien n'est plus difficile que de bousculer les "habitudes" d'un "milieu", puisqu'il y a forcément une mise en crise sans retour certain à l'équilibre... qui peut se permettre de tenter?
Combien de coureurs vivent vraiment et seulement des revenus des compétitions + sponsors (je ne parle pas de ceux qui peuvent grâce à leur classement, je parle de ceux qui le font effectivement - c a d qui n'ont pas derrière des revenus patrimoniaux, immobiliers, familiaux, un emploi en parallèle, un business qui tourne...etc) ? Car tous ceux qui ont trouvé leur équilibre sans compter sur les compétitions et les sponsors pourraient en théorie se permettre de bouleverser le tour mais n'ont en réalité aucun intérêt à le faire, autrement que pour le beau geste. Et ceux qui vivent effectivement des compétitions + sponsors n'ont pas la marge de se mettre en crise vu les salaires annoncés (ex : en partant sur un tour monté par un concurrent une année X sans être sûr de sa pérennité, au risque de ne plus être accepté par la PWA qui face à la menace se moderniserait et reprendrait ensuite les reines l'année Y)...
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ps : le but n'est pas d'évincer la PWA, mais d'essayer de comprendre les enjeux réels et les possibilités/blocages pour faire changer les choses établies ou pour les faire évoluer (faire en sorte que la PWA se modernise).
ps2 : la limite première de cette réflexion réside dans le fait qu'elle basée sur les écrits ci-dessus, sans connaissance fine des rouages et des liens contractuels du milieu... il ne faut donc pas tout prendre comme une vérité au premier degré.
Un brin salé.